Influence du climat sur les glaciers de la région du Grand-Saint-Bernard
étude personnelle tirée des statistiques de météo Suisse pour 3 saisons les plus influentes sur les
volumes de glace, notamment sur le glacier de Valsorey & région
Un glacier fonctionne très bien quand il neige suffisamment en automne, en hiver et au printemps. Mais c'est clairement problématique si on regarde les images ci-dessous ! !
Les moyennes de précipitations en automne de ces 3 dernières années sont catastrophiques dans la région du col du Grd-St-Bernard avec un réchauffement d'environ 2°. On peut imaginer que la limite de la neige est montée d'environ 300-400 mètres d'altitude. Si on compare au Vélan qui a sa surface d'accumulation aux environs de 3700 mètres, les températures ne devraient pas influencer beaucoup le poids d'accumulation ni le retrait du glacier à long terme, par contre le manque de précipitations devrait manquer pour environ 97'000 tonnes (de neige) rien que pour l'automne. Le poids de la zone d'accumulation d'un glacier influence directement la vitesse d'avancée de celui-ci.
Le déficit est donc vraiment très important ! Et cela va influencer énormément le retrait de ces prochaines années... même si les prochaines saisons redeviennent normales. ( et cela s'annonce très mal pour 2023)
Détails septembre Détails octobre Détails novembre
Les moyennes de précipitations en hiver pour la région du Grd-St-Bernard (statistiques météo-suisse)
Il y a l'incroyable montée des températures moyennes de 2.5° en hiver depuis les années 1970 mais surtout l'effarante diminution des précipitations en 2020, 2021 et 2022 avec une moyenne de 294 mm sur les 3 ans. Du jamais vu depuis le début des mesures pour reprendre un terme connu de météo Suisse ! Cela va impacter la masse des glaciers pour la prochaine dizaine d'années, voir plus. Si on retrouve ces valeurs l'hiver prochain, les glaciers sont condamnés à brève échéance.
Le manque de neige devrait peser dans les 185'000 tonnes sur la zone d'accumulation du glacier de Valsorey au sommet du Vélan. Rien que pour les mois d'hiver !
Attention c'est des stats régionales qui ne sont pas valables pour la Suisse entière !
La somme des précipitations est moins flagrante au printemps surtout qu'il y a déjà eu le même phénomène entre les années 2000 et 2010 sur une encore plus longue échelle, mais on peut constater une baisse de précipitations ces dernières années. (attention la moyenne des précipitations printanières de 2021 fait remonter fortement les chiffres)
Pour finir, voici un graphique sur la durée d'ensoleillement au Grand St Bernard depuis 1982, début des mesures sur cette station.
On voit très clairement l'augmentation de la durée d'ensoleillement sur les 3 dernières années !
à noter que la durée d'ensoleillement pour 2022 est de 1958 heures ce qui est très clairement supérieur à 2003 qui est la seconde année la plus ensoleillée (1879 h)
Tout ça sans parler d'une chaleur catastrophique ces 3 dernières années à haute altitude avec un zéro degré à plus de 5'000 mètres en été !
Conclusion
Je ne suis pas scientifique mais il me semble important de souligner le phénomène. Je pense que la baisse des précipitations (de septembre à fin mai) est nettement plus importante dans le processus de fonte future que la hausse des températures actuelles, même si on ne peut pas nier le réchauffement des 30 dernières années à moyenne et haute altitude. Espérons que ces prochaines années verront l'inverse se produire.
Il est évident que si les températures augmentent de 2° à 2500 mètres cela va précipiter la fonte de la langue du glacier. Par contre la baisse du régime de précipitations va ralentir très nettement le renouvellement ainsi que la vitesse d'avancée du glacier.
De plus en faisant un rapide calcul il manque entre 15 à 18 mètres d'épaisseur de neige au sommet du glacier de Valsorey en 3 ans, ceci sans influence de l'augmentation des températures.
Sans vouloir le répéter à outrance, je précise que le recul des glaciers actuel n'a que très peut à voir au réchauffement climatique mais son accélération est d'une violence inouïe, et ça c'est clairement l'augmentation du Co2.
Que celui qui vient me dire que c'est normal d'avoir une langue de glacier à 2500 mètres aujourd'hui (comme hier), je le précipite directe dans une crevasse avec le manuel du PAG. Cela fait plus de 150 ans que les glaciers fondent suite au Petit âge glaciaire, ceci sans augmentation de la température jusqu'en 1980 environ (voir ci-dessous)
Je dirais que le réchauffement climatique accélère la fonte depuis les années 1990 environ mais sans plus.
Par contre les prochaines décennies verront les glaciers fondre à vue d'oeil (même si c'est déjà le cas) avec une accélération notable du processus.
Problème complexe et cauchemardesque pour le futur.
Mais stoppons de mettre des bâches sur nos glaciers svp! On emprisonne des tonnes de PVC dans la nature pour des dizaines d'années. Je préfère encore les canons à neige pour préserver des pistes de ski, même si cela est notablement inutile à mes yeux.
Bilan du Co2 dans l'atmosphère, des températures et des glaciers en Suisse
et influence sur la longueur du glacier de Valsorey
Voici un tableau tiré des sites Glamos.ch, de swiss-glaciers.glaciology.ethz.ch/ et de Météo Suisse.
https://www.meteosuisse.admin.ch/services-et-publications/applications/valeurs-mesurees-et-reseaux-de-mesure.html#lang=fr¶m=messwerte-lufttemperatur-10min&station=GSB&chart=year de légères différences peuvent subvenir avec le site de Météo Suisse suite à mes relèvements manuels.
Le bilan de masse des glaciers suisses par décennie depuis 1840 (plus ou moins l'optimum glaciaire moderne)
Des températures moyennes annuelles par décennie au col du Grand-Saint-Bernard.
Diminution de la longueur en mètres par décennie du glacier de Valsorey
Et de l'augmentation du Co2 dans l'atmosphère terrestre par décennie également.
On peut constater que la diminution du volume de glace est relativement régulière depuis les années 1840 mais il faut tenir compte des trois dernières années qui ont été bien plus importantes
Que l'augmentation du Co2 (en particules par million) s'est accéléré depuis les années 1960-70 suivi par l'augmentation des températures environ 20 ans plus tard, certainement du à l'amortissement des températures par les mers du globe.
Que l'augmentation des températures est de 2.31 ° depuis les années 1800 (attention le chiffre est influencé par les 3 dernières années exceptionnelles, si on lisse la courbe j'arrive à environ 2°
Force est de constater que nos climatologues alarmistes contemporains sont dans le vrai, je dirais même, pas assez alarmistes au vu de l'accélération des composantes et des nouvelles qui s'y ajoutent.
Ce qui valide également le fait, que les glaciers fondaient bien avant l'augmentation des températures dans notre pays,
et que le pire reste à venir avec les composantes qui s'y ajoutent comme: diminution de la masse des glaciers = augmentation des températures sur place à cause du réchauffement des moraines dénudées.
Effondrement des mêmes moraines du à la diminution du volume de glace, manque de précipitations chroniques de ces dernières années. Augmentation de la limite du zéro degré en altitude, augmentation d'environ 400% des effondrements glaciaire depuis les années 2000, coupure d'alimentation des glaciers affluents etc... etc... la liste est longue.
Plus qu'une chose à faire... profiter de ce qu'il reste, et vite !
Je précise encore une fois qu'ils s'agit des températures régionales et que ces lignes ne peuvent en aucun cas s'étendre à l'échelle du monde ou d'un continent !
J'ai collecté et partagé toutes les données présentes dans le but d'essayer de comprendre personnellement si le réchauffement était vraiment le responsable de la diminution de nos glaciers. Je ne suis pas rétribué, ni influencé par qui que ce soit. Ne pas hésiter d'insérer ton commentaire ou de t'inscrire à ma news letter. Et de partager cet article qui m'a pris pas mal de temps. Je reste seul juge si je dois éliminer des commentaires insultants ou sortant du sujet. Je ne suis pas scientifique et je me base sur des recherches sur google scholar, des sites officiels en Suisse et ailleurs