Pointe de Boveire le 12 mars 2022   2000 m+ 

 

Ce matin, je suis obligé d'aller à Brunnet à cause de ma partenaire qui doit être de retour au plus vite. Donc je lui file mes clés de voiture, l'accompagne jusqu'à la cabane et Hop je laisse ma cervelle ramollie décider d'une petite folie comme je les aiment.

Soit:  Du gros dénivelé, sauvage, un peu d'engagement et surtout un minimum de citadins moule-burne-pipette-bavards qui tracent de bizingle au plat et qui vont dru haut dans l'pentu !  Je suis un vieux con et l'assume...

Enfin dans le vif de la journée, c'est l'heure de mon petit caca, d'une barre chocolatée et d'une lampée de sirop.

Je prends 5 minutes pour réfléchir à la chance que j'ai de recevoir le Petit Combin dans la tronche une fois de plus.

Je commence vraiment à être au top de ma forme après 2h30 d'approche et le plaisir grandi de minute en minute. Vue sur le col des Avouillons. Le Petit Combin immobile dans son manteau de glace et  qui me cligne d'un oeil... ami... cale-pas, c'est pas le moment...

Après 4h00 dans mes godasses je vois mon objectif  au fond du vallon qui bouche l'horizon. De blanc de blanc que c'est beau. La plus belle montagne du monde... Avec toutes les autres évidemment.

Une vallée blanche sauvage qui donne le vertige.

Le temps s'arrête sur un univers de marmottes endormies au pied du glacier du Petit Combin. La faune animale bien cachée pour l'occasion doit mourir de rire en regardant un ptit humain rigolo tout sourire, béatant  de plaisir sur ce tableau Giannadin. 

Les edelweiss assoupies sous leur linceul doivent se retourner dans des rêves de printemps.

Ici,  tous désespèrent du dérèglement climatique à venir.

 

Même si le Co2 est synonyme de vie, il commence à prendre trop de place aux goût de la faune et de la flore sauvage du vallon de Lâne.

En passant par la moraine avec mes sabots...

C'est un calme absolu au pied des montagnes royales de la région qui s'enroulent autour de lacs divins sculptés par les glaciers et les névés.

Retenus par une nature rocheuse et vivante.

Ravinés par les pluies, réchauffés par le soleil d'été et dessinés par le temps.

La notion d'effort pour y arriver n'a aucun sens,  l'esthétisme du paysage n'a pas de nom connu à ce jour pour décrire ces tableaux sauvages et authentiques.

Si Léonard aurait pût imaginer un tel spectacle, la Joconde serait restée à l'état de brouillon perdu au fond de l'atelier.

 

Qu'importe la durée de la montée... le cairn guidera tes souvenirs.

Le foehn est si calme en cette journée... qu'il ne peut que t'accompagner dans le plaisir.

Me voici seul au monde, regardant les zumains s'entre-tuer au nord comme au sud, depuis la nuit des temps et pour longtemps...

Plaisir abstrait et honteux, époque débile et futile. Qu'importe de quoi sera fait demain... le diable me prendra par la main.

A plus