4 avril. Petit voyage au paradis de chez nous   600m D+

 

4 jours prévus dans le massif du Mont Rose à l'origine d'une discussion de bistrot.

Dates réservées, cabanes organisées... crevasses trop désordonnées.

Le peu de neige me décourage d'aller au pays de Castor et Pollux avec mes deux blondes. Les conditions trop "viriles" auraient pu effrayer les marmottes des villes mais aussi rendre le trip des dames... "drame à tique"

Mieux vaut rester humble avec nos 4'000 pour mieux les apprivoiser en 2023.

La région d'Arolla est toujours aussi avenante et tentante, même si pour cette fois  ce sera une roue de secours.

Nous voici au sommet du téléski d'Arolla parce qu'on aime bien tricher et se la faire belle de temps en temps.

Nous croisons 1 couple ultra expérimenté de la montagne en provenance de Grenoble avec un jeune homme fort sympathique que nous n'arriverons pas à semer durant les 3 prochains jours.   

Les échelles du Pas de Chèvre restent la porte du paradis des Dix. Nous traversons ce qu'il reste du glacier de Cheillon et grimpons vers les bières de la cabane des Dix sous un soleil d'avant été.

L'accueil toujours aussi chaleureux de Daniel qui bosse, qui cuisine, qui gratte (sa guitare), et reste le maître du lieu mythique de Tête Noire avec le sourire et le sens de l'homme de la montagne version 21ème siècle.

La journée tellement belle annoncée ne s'est pas défilée. Si on avait été moins fainéants nous aurions pu monter à la Luette pour se conter fleurette mais la blanche des Dix nous a mis le grappin dessus vite-fait ! 

L'ambiance du soir autour de la soupe reste plus morose que le Mont Rose. Le sujet principal de toutes les tables tourne autour des crevasses du Pigne à la montée comme à la descente sur les Vignettes. Notre course du lendemain restera un lendemain qui déchante et nous décidons de garder la corde du mardi dans le sac en réservant la cabane de Chanrion. Une bonne nuit de ronflette nous tant les bras d'un morphée taquin... comme d'hab.

Un poil d'histoire ci-dessous: la carte de Siegfried 1870 comparée à celle de nos jours gracieusement empruntée à l'office de la topographie que je vous conseille vivement d'aller visiter.

On remarque que le glacier de Cheillon allait jusqu'à l'actuel lac des Dix (Durand de Seillon). Le glacier de  Zigiorenove de l'époque (Tsijiorenouve) allait lécher le mayen d'Arolla, que le glacier de Pièce de Torgnon (Glacier de Pièce) allait plus de 400 plus bas qu'aujourd'hui. Que le Glacier d'Arolla finissait presque 4 kils plus bas qu'aujourd'hui pour 370 m de déniv.

Ce qui ne me permet pas d'accuser le réchauffement climatique pour autant. Le petit âge glacière en était le responsable de l'époque et aujourd'hui les glaciers reprennent leur place d'il y a 2000 ans environ. Par contre l'emballement de l'augmentation des températures actuelles reste considérable et nous dirige tout droit dans le four !...

 

vidéo

 

5 avril en vacances sur la route de Chanrion par les 3 cols

 

Matin brumeux après le bircher des Dix.

Le Cheillon reste voilé du chapeau tout en nous montrant qu'il reste le gardien du temps d'ici, du temps du demain et de l'au-delà. Montagne impressionnante, solide comme le roc au son du rock de la cabane des Dix. Son glacier supérieur restera encore longtemps vivace, à l'image d'un musée d'histoire à l'abri des citadins.  Le col de Cheillon reste une porte ouverte sur le magnifique glacier de Giétroz. Le vent de sud et du nord se disputent le temps en jouant avec les nuages. Le brouillard peut devenir un criminel destructeur quand le foehn serré des isobares se laisse aller dans sa colère hivernale.  Le glacier de Giétroz comme centre du monde des zuzumanoïdes, reste un lieu privilégié de méditation et d'admiration blanche qui te prend les trippes jusqu'au plus profond de ton âme.

A son retour, la vie te paraîtra futile comme après l'achat consumériste du dernier iphone qui forcément t'apportera rien d'autre que du vide deux jours après son achat.

Il est long le glacier de Giétroz, et sa longueur dépend de ton pas... de ton rythme... de ton souffle... et de la météo mais forcément sa longueur ne t'apportera que bien être et satisfaction.

Un petit saut au sommet du Mont Rouge nous propulse vers un abîme incroyable sur le lac de Mauvoisin. Le haut val de Bagne reste incroyable dans sa simplicité sauvage et rustique.

La descente du col du Mont Rouge est un couloir cartonné à 45° qui fera chauffer les cuisses mais qui t'ouvre la porte sur le vallon de la Lyre Rose, hors du temps.

La remontée sur le col de la Lyre Rose reste courte mais rude avec ces conditions du jour.

La descente sur le vallon de Brenay nous ramène de jolies conditions printanières avec du ski agréable jusqu'au fond de vallée 450 mètres plus bas. Il nous restera qu'un défilement de paysages morainique parsemé des premières fleurs et de neige à l'agonie, au presque chaud  soleil jusqu'à la cabane de Chanrion.

Cabane nouvellement rénovée grande classe avec douche, eau courante et confort luxueux. Les nouveaux gardiens sont un exemple de  fraîcheur et de sympathie.

le génépi coule à flot dans nos veines, dans nos coeurs et jusque dans nos rêves...... 

le 6 avril  Chanrion-Arolla par le col des Vignettes.

 

Chaussage des skis avec le soleil qui couve le Grand Combin et qui nous amène dans la combe du ruisseau d'Otemma.

Passage de la prise d'eau aux couleurs des cascades de glaces de la combe de Crête Sèche. La longue remontée du glacier d'Otemma reste monotone mais le temps ralenti à mesure que ton pas prend le rythme de l'altitude. Le Bec d'Epicoune ouvre la porte droite de l'Aouille Tseuque, du Grand Blanchen et de la Singla jusqu'au glacier du Petit Mont Collon.

La pointe d'Otemma t'ouvre la porte gauche de la Pointe des Portons et de la Pointe de Brenay. Entre les deux, la rivière lente et languissante du glacier d'Otemma n'est pas pressée d'aller se réchauffer au soleil du bas... Y a rien qui presse finalement. 

Arrivés au col de Charmotane, la pente raide et pas avenante du tout nous oblige à prendre des pincettes pour déranger le moins possible cette neige prête à tuer !

C'est après plus de 5h00 de montée que nous arrivons au col des Vignettes ou le pic nique s'impose.

La descente sur le glacier de Pièce nous dirige tout droit sur Arolla ou le thermomètre accuse un réchauffement diurne plus qu'important en cette journée d'avril. c'est quand la prochaine ??

A plus