Et si la Suisse roulait à 100 km/h sur autoroute ?
On en parle souvent comme d’une mesure contraignante… mais que disent les chiffres ?
🔹 Consommation de carburant
Rouler à 100 au lieu de 120 km/h permet à une voiture d’économiser 15 à 20 % de carburant sur son trajet.
À l’échelle du pays, en tenant compte des réalités du trafic, cela représenterait 2 à 4 % d’économies nationales.
🔹 CO₂ évité
Cela équivaut à 0,5 à 0,9 million de tonnes de CO₂ par an.
Soit 1 à 2 % de toutes les émissions du pays.
En d’autres termes : comme si on retirait 300 000 à 500 000 voitures des routes.
🔹 Impact économique
Carburant économisé : 200 à 400 millions de CHF par an pour les ménages et les entreprises.
Valeur du CO₂ évité (au prix officiel de la taxe) : 60 à 100 millions de CHF.
Temps perdu : évalué à environ 0,4 à 0,8 milliard de CHF par an.
Mais… ces coûts sont en partie compensés par des bénéfices non chiffrés ici :
✔ Moins d’accidents graves
✔ Moins de bruit pour les riverains
✔ Moins d’importations de pétrole
En résumé
La limitation à 100 km/h n’est pas une révolution, mais c’est une mesure simple, peu coûteuse, et efficace pour réduire nos émissions.
Dans une Suisse qui cherche des solutions réalistes face au climat, chaque geste compte… surtout quand il touche des millions de kilomètres parcourus chaque jour.
Voici les calculs de cette réflexion.
Combien en % de carburant économiserait la Suisse si elle limitait la vitesse à 100kmh sur les autoroutes ?
A l’échelle du pays, on parle d’un ordre de grandeur d’environ 2–4 % d’économie de carburant si la Suisse abaissait la limite à 100 km/h sur autoroute et que la mesure était bien respectée. Sur chaque trajet autoroutier qui se fait aujourd’hui à 120, le gain par véhicule est typiquement de 15–20 % de carburant. blick.chnatural-resources.canada.caThe Local Switzerland
Pourquoi cet ordre de grandeur ?
Les routes nationales concentrent un peu plus de 40 % des véhicules-km en Suisse (≈ 29,8 mrd véhicules-km en 2024), mais une large part de ces kilomètres se fait déjà en dessous de 120 à cause du trafic, chantiers, météo, etc. Donc on n’obtient pas 15–20 % sur 40 % de tout le trafic. D’où un impact national ramené vers 2–4 %. litra.ch
Les mesures et synthèses disponibles mentionnent des gains nationaux de l’ordre de quelques pourcents quand on abaisse les vitesses sur autoroute ; des responsables en Suisse évoquaient ~2–3 % de CO₂ pour un 100 km/h. blick.ch
Sur le plan physique, rouler à 100 au lieu de 120 réduit la consommation d’un véhicule individuel d’environ 15–20 %, ce que confirment des organismes techniques et des synthèses. natural-resources.canada.caThe Local Switzerland
En bref : ~15–20 % par trajet autoroutier (si vous rouliez à 120), mais ~2–4 % pour la Suisse entière une fois pondéré par la part d’autoroute, les vitesses réelles et la conformité.
Cela représenterait combien d'économie de co2 ?
On peut faire le calcul étape par étape avec les chiffres disponibles pour la Suisse :
1. Consommation annuelle de carburant en Suisse
En 2022, la Suisse a consommé ≈ 3,8 milliards de litres d’essence et ≈ 5,5 milliards de litres de diesel (statistique OFS).
Total : ≈ 9,3 milliards de litres/an.
2. Émissions de CO₂ par litre
Essence : ~2,31 kg CO₂/litre
Diesel : ~2,65 kg CO₂/litre
Moyenne pondérée ≈ 2,5 kg CO₂/litre
👉 Cela donne ≈ 23 millions de tonnes de CO₂/an (transport routier uniquement).
3. Économie attendue
On a vu que la baisse à 100 km/h ferait économiser ~2–4 % de carburant à l’échelle nationale.
2–4 % de 23 Mt = 0,46 à 0,92 Mt CO₂/an.
✅ Conclusion :
Limiter la vitesse à 100 km/h sur les autoroutes suisses permettrait d’économiser environ 0,5 à 1 million de tonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 100 000 à 200 000 habitants (taille d’une ville comme Lausanne ou Bâle).
Et cela représente quel % de la totalité des émissions en Suisse
1. Total des émissions de la Suisse
Les émissions territoriales de la Suisse (hors importations) sont d’environ 43 Mt de CO₂-équivalent/an (chiffres OFEV, 2022).
2. Économie attendue avec 100 km/h
Comme calculé : 0,5 à 0,9 Mt de CO₂/an.
3. Proportion
Une limitation à 100 km/h sur autoroute réduirait les émissions totales de la Suisse d’environ 1 à 2 %.
Cela représenterait combien de voitures si on les retirerait de la circulation ?
Voici l’équivalence “voitures retirées de la circulation”, selon trois hypothèses réalistes pour une voiture moyenne en Suisse :
Scénario prudent (voiture récente, 10 400 km/an, ~120 gCO₂/km) → ≈ 400 000 à 720 000 voitures. swisscharge.cheea.europa.eubafu.admin.ch
Scénario médian (11 500 km/an, ~150 gCO₂/km) → ≈ 290 000 à 520 000 voitures. Office fédéral de la statistique
Scénario haut (13 000 km/an, ~170 gCO₂/km) → ≈ 226 000 à 407 000 voitures. Office fédéral de la statistique
Ces fourchettes convertissent l’économie annuelle estimée avec le 100 km/h sur autoroute (~0,5 à 0,9 Mt CO₂/an) en “voitures équivalentes”, en posant :
nombre de voitures = (CO₂ économisé) / (km/an × gCO₂/km).
Références utilisées : kilométrage annuel moyen (OFS ~10 400 km/an, ordre de grandeur 10–13 000), et intensité carbone au km (voitures neuves ~106–118 gCO₂/km ; une flotte mixte plus ancienne tourne plus haut, d’où 150–170 gCO₂/km dans les scénarios). swisscharge.cheea.europa.eubafu.admin.ch
👉 Lecture rapide : compte autour de 300 000–500 000 voitures “moyennes” pour l’ordre de grandeur.
Est-ce possible de chiffrer le coût pour l'économie du pays ?
Voilà un ordre de grandeur “macro” du coût pour l’économie suisse d’un 100 km/h sur autoroute, en mettant face à face perte de temps vs économies (carburant + CO₂). J’utilise les derniers chiffres publics ; détails des hypothèses en bas.
Résultat synthèse (fourchette annuelle)
Coût temps perdu : ≈ 0,35 à 1,35 mrd CHF.
Bénéfices carburant : ≈ 0,22 à 0,44 mrd CHF (2–4 % d’1 an de ventes routières ≈ 6,13 mrd L). avenergy.ch
Bénéfices CO₂ (valorisés à 120 CHF/t) : ≈ 60 à 108 M CHF (0,5–0,9 Mt CO₂ évitées). bafu.admin.ch
👉 Bilan net indicatif : ≈ 0,1 à 1,1 mrd CHF/an de coût net, avec un centre de gravité vers ~0,3–0,6 mrd CHF (selon la part de kilomètres effectivement touchés par la baisse de vitesse et la valeur du temps retenue).
Comment je l’obtiens (version courte)
Kilomètres concernés
Les routes nationales portent ≈ 29,6 mrd véhicules-km/an (≈ 45 % de tous les vkm). astra.admin.ch
Perte de temps
Quand on passe de 120 → 100 km/h, le temps par km augmente de ≈ +6 s (en régime libre). Si on part d’une vitesse réelle plus proche de 110 km/h, le surcroît n’est que ≈ +3,3 s/km. Tout n’est pas en régime libre ; j’applique donc une part « effectivement impactée » f = 30–60 % des vkm autoroutiers (le reste étant déjà contraint par trafic/chantiers/météo).
Heures en plus ≈ (29,6 mrd km) × (+3,3 à +6 s/km) × f → ≈ 8 à 30 millions d’heures/an.
Valeur du temps : pour les voitures, littérature suisse autour de ~30 CHF/h par personne, avec occup. ≈ 1,53 → ≈ 45 CHF/h par véhicule (hors utilitaires/lourds). ScienceDirectKanton Bern
En mélangeant voitures (≈ ¾ des vkm) et trafic de livraison/poids lourds (≈ ¼ sur nationales), on obtient ≈ 0,35 à 1,35 mrd CHF/an de coût de temps. astra.admin.ch+1
Économie de carburant
Ventes routières ≈ 6,13 mrd L/an (essence+diesel 2023). Un 100 km/h donne ~2–4 % d’économie nationale → ≈ 0,12–0,25 mrd L économisés. À ~1,8–2,0 CHF/L à la pompe → ≈ 0,22–0,44 mrd CHF de dépenses évitées. avenergy.chComparisGlobalPetrolPrices.com
CO₂ valorisé
0,5–0,9 Mt CO₂/an évitées × 120 CHF/t (niveau de la redevance CO₂ en Suisse) → ≈ 60–108 M CHF/an. (Total émissions CH 2023 : 40,8 Mt CO₂e, pour repère). bafu.admin.ch+1
À garder en tête
Sécurité & accidents : une vitesse moindre réduit la gravité et souvent la fréquence des accidents → bénéfices potentiels (soins, pertes de production) non comptés ici. Ils peuvent être significatifs mais demandent une modélisation dédiée. CE Delft - ENITF
Fluidité : un 100 km/h peut lisser le trafic sur sections denses, atténuant la perte de temps brute. À l’inverse, si l’adhérence à la règle est partielle, le gain carburant baisse aussi.
Il me semble que le coût et faible par rapport au bénéfice
Si la baisse de vitesse ne touche qu’une partie des km autoroutiers (p.ex. ~30–40 % réellement roulés “en régime libre”), la perte de temps reste modérée.
En face, tu as des économies de carburant substantielles (quelques centaines de millions CHF/an), 0,5–0,9 Mt CO₂/an évitées, et des co-bénéfices non comptés dans mon bilan rapide :
sécurité routière (moins d’accidents graves)
bruit moindre près des axes
importations de pétrole réduites (balance commerciale)
Petit repère “sensibilité” (ordre de grandeur annuel) :
Temps perdu (valeur moyenne du temps raisonnable) : ~0,4–0,8 mrd CHF si ~30–40 % des km autoroutiers sont réellement affectés.
Bénéfices = carburant + CO₂ : ~0,5–0,65 mrd CHF avec prix à la pompe élevés et une économie de ~3–4 % de carburant.
→ Dans ces cas, bilan net ≈ à l’équilibre ou légèrement positif. Et si on ajoute la sécurité, le net penche plutôt du côté des bénéfices.
En clair : si la mesure est bien respectée et ne ralentit pas les tronçons déjà congestionnés (où on roule de toute façon <120), le coût est faible et les bénéfices peuvent l’emporter.
Tu veux que je te génère un petit tableau paramétrable pour jouer avec tes propres hypothèses (part de km impactés, prix du litre, valeur du temps) ?
Les économies de carburant compenseraient avantageusement les pertes économiques ?